
L'artiste
19.03.2013
Marwen
ROYAUME-UNI
Atelier de misère Où il peint ses pensées,
Où sa sueur, chaude et claire
Tombe sur le plancher.
Un artiste forcené,
Sans nulle reconnaissance,
Souhaitant se protéger
De cette injuste malchance.
Il a certes le savoir-faire,
Mais préfère le cloisonnement,
Car aucun ne partage guère
Son regard, artistiquement.
Sa passion est sa moitié,
Unique telle fut feu la sienne,
Qu'il esquisse de traits jetés,
Dessinant sa plus grande peine.
Poils, toiles, feuilles et autres couleurs
Forment un bien beau bouquet
Que l'homme arrose pendant des heures,
De toutes ses forces, de toute son âme,
De toutes saisons, jour comme nuit,
Car il ne peut vivre sans cette femme,
Le coup de foudre de toute une vie.
Voilà qu'ainsi, l'artiste la peint,
Elle a du charme, et du cachet,
Tout le contraire de ce ruiné,
Après lequel il court en vain.
L'homme poussiéreux
Se dit trop seul,
Le terme "heureux"
Est froid pour lui,
Comme ce tilleul
Au goût trop aigre
Qu'il boit avec
Son vis-à-vis.
Qui d'autre dans cette pièce
Que son reflet pénible,
Figure de sa détresse
Qu'il souhaiterait comestible ?
Il avait même demandé,
Pour noyer toute sa souffrance,
A la fée verte de l'aider,
Voeu non exaucé, malchance.
Mais toute son équipe l'entoure,
Et l'épaule pour faire son deuil,
Et c'est en peignant l'amour
Qu'il redonne la vie aux feuilles.
Certains, il est vrai, les ramassent à la pelle.
Mais lui, au contraire, les peint: elles sont si belles...