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Littérature

Né en 1945 d’une famille d’origine turque, l'irakien Salah Faik a fait partie du fameux groupe littéraire de Kirkouk avant que son engagement contre la dictature ne le mène en prison pour délit d'opinion. Poète invité du festival "Voix vives" de Sète, cette année, il est l'auteur de plusieurs recueils dont Otages qui résonne de son expérience de l'exil. "Parce que j’ai toujours laissé mes paumes ouvertes, / L’ordre de partir m’a réveillé ", constate avec amertume Salah Faik. Qu’emporte avec lui un homme sur les chemins de l’exil ? Quelques photos, des souvenirs d’enfance, des visages d’amis maintenant disparus, le fracas des armes dans les oreilles, des rêves inachevés, et malgré tout quelques espoirs où « des îles inondées émergent, des joies s’ouvrent ». Un bien maigre et pourtant si lourd bagage que ces trente-trois poèmes extraits des six recueils publiés de ce poète d’origine turque, né en Irak, qui, accomplissant sa promesse, vit aujourd’hui aux Philippines où « heureux des cochons mouillés qui l’entourent, il voit juste un humain qui se reconnaît en toute chose ». Il s’agit, certes, ici, d’un exil obligé par une dictature qui a pris des vies en otages et Salah Faik nous parle bien de cette réalité, mais, au-delà de celle-ci, une autre réalité apparaît, qui fait que l’on a trop tôt quitté la jeunesse et que l’on cherche à la retrouver tout au long de sa vie. Ce pays-là est commun à tous les humains et, dans toutes les langues du monde, se dit « nostalgie ».

Alain-Jacques Lacot

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