Donc, et de deux.
Et donc, maintenant, c’est vraiment une série. Et ce n’est pas seulement le fait qu’ils partent qui fait série, mais aussi la façon dont ils partent : trois p’tits discours chacun, et puis s’en vont...
Pendant la première intervention télévisée d’Hosni Moubarak au tout début des manifestations du Caire, le 28 janvier, une bloggeuse tunisienne, de celles qui sont devenues de véritables vedettes virtuelles dans leur pays, écrivait : « Bon, Moubarak fait son premier discours... il lui en reste encore deux avant de dégager… » Et… trois semaines plus tard : bingo !
Trois discours en effet, à peu près les mêmes que ceux de son collègue tunisien : pommade, puis reculade, puis rodomontade. Et puis s’en va. Le lendemain du martial discours, pschitt, il disparaît aussi dans les airs.
C’est d’autant plus étrange que les manifestations qui ont eu raison du Tunisien et de l’Égyptien étaient en Tunisie comme en Égypte, pacifiques et plutôt tranquilles : elles tenaient davantage du défilé Bastille République qu’en France on connaît bien, que de l’émeute populaire.
Et pourtant, on aurait pu penser, raisonnablement, que ces foules arabes qui avalent et digèrent tranquillement leurs dirigeants auraient eu plus de mal avec le gros morceau égyptien qu’avec le petit renard tunisien. Eh bien, grâce aussi, il faut dire, à des raisons militaires intérieures et extérieures : pas du tout. L’Égypte est avalée en trois bouchées.
Le fait que ces ingestions de dirigeants se déroulent pour l’instant sans bain de sang majeur est évidemment encourageant pour la démocratie future.
Pourvu que ça dure.
Julien Brunn